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L’Aînée Be’sha Blondin est la lauréate du Prix Dr Thomas Dignan en santé des Autochtones 2023
Aînée, grand-mère, guérisseuse, sage-femme, enseignante culturelle et militante, Be’sha Blondin, une Dénée du Sahtu, dans les Territoires du Nord-Ouest, est la lauréate du Prix Dr Thomas Dignan en santé des Autochtones 2023 du Collège royal. Décerné annuellement, ce prix rend hommage à des personnes d’origine autochtone – médecins, stagiaires en médecine, Aîné·es ou gardien·nes du savoir – qui incarnent le zèle et le dévouement à l’égard des droits autochtones et célèbre leur recherche acharnée de justice.
Dès son plus jeune âge, l’Aînée Blondin a appris les pratiques traditionnelles de guérison et de bien-être des Dénés. Leader depuis plus de 40 ans dans les domaines de la guérison traditionnelle des Autochtones et de la santé et du bien-être environnementaux, elle a appliqué ces connaissances tout au long de son cheminement. Elle a consacré sa vie au renforcement de la santé de communautés dans le Nord, partout au Canada et à l’échelle mondiale.
Be’sha Blondin est cofondatrice et membre du conseil d’administration de l’Arctic Indigenous Wellness Foundation (AIWF),un projet visant le bien-être qui a obtenu le Prix Inspiration Arctique de un million de dollars en 2017 pour le travail accompli auprès de populations vulnérables et marginalisées. L’AIWF a établi un site de guérison par la terre en milieu urbain dans une région boisée près de l’Hôpital territorial Stanton, à Yellowknife.
« Nous nous sommes installés à ce magnifique endroit au bord du lac, où nous avons des tipis et un énorme bâtiment de cuisine », explique l’Aînée. « Nous avons tout ce dont nos gens ont besoin là-bas. Il y a des conseillers et des guérisseurs, il y a aussi d’autres personnes talentueuses sur place. Nos patients et patientes viennent de partout dans le Nord et arrivent chaque semaine. »
Le programme a récemment pris de l’expansion pour aider les familles à guérir ensemble. L’Aînée continue de travailler au camp de bien-être sur le territoire de l’organisation, offrant aux clients des services individuels de guérison et de counseling et une formation à la communauté de pratique autochtone du camp.
L’Aînée Blondin a accompli son travail de revendication et d’enseignement à titre de directrice générale de Northern Integrated Cultures with the Environment, où elle aide les aîné·es à transmettre leur mode de vie aux jeunes. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest fait régulièrement appel à elle comme conseillère en matière de compétences culturelles dans ses divers ministères. Elle a également offert une formation en soins adaptés à la culture autochtone à des étudiant·es en médecine et en soins infirmiers, à des professionnel·les de la santé et à des cadres du système de santé.
C’est après avoir survécu aux horreurs des pensionnats que l’Aînée Blondin a décidé de consacrer sa vie au service de son peuple.
« Nous avons commencé à voir les conséquences : les suicides et beaucoup de violence dans la communauté. L’alcool a fait son entrée. Beaucoup de choses font souffrir notre peuple, car il est profondément blessé. Les gens n’ont plus leur place. Et ils n’ont plus personne à qui en parler », explique-t-elle. « Je me suis donc assurée de demeurer présente pour mon peuple. J’ai visité toutes les communautés de l’Arctique. »
Que ce soit dans ces communautés – chez elle, à Yellowknife – ou plus au sud, l’Aînée aide les prestataires de soins de santé et autres parties prenantes à trouver la meilleure façon de répondre aux besoins des survivant·es et de leurs familles.
« Elle nous a offert du soutien pour parler à des infirmiers, des travailleuses sociales et des médecins. Ces personnes ont ainsi pu apprendre en quoi la prestation de soins de santé auprès des peuples autochtones du Nord est particulière », affirme Jim Corkal, MD, FRCSC, chirurgien orthopédiste à la retraite et conseiller clinique auprès de la ministre de la Santé et des Services sociaux des Territoires du Nord-Ouest. « Son style d’enseignement doux et sans reproches, l’apprentissage participatif, l’établissement de relations et l’esprit d’équipe ont favorisé la motivation des médecins à approfondir leurs connaissances des compétences culturelles. »
« L’Aînée Be’sha est pour moi une source d’inspiration. Cette éducatrice va au-delà de la salle de cours pour offrir des occasions d’apprentissage fondé sur les expériences individuelles. Cela nourrit non seulement l’esprit, mais aussi la dimension physique, spirituelle, émotionnelle et sociale », affirme Angela Mashford-Pringle, professeure adjointe et directrice associée au Waakebiness-Bryce Institute for Indigenous Health de l’Université de Toronto.
L’Aînée offre des conseils et collabore à la recherche en santé dans des domaines comme l’environnement, le logement, la santé mentale et le bien-être spirituel.
« Le travail de recherche de l’Aînée Be’sha intègre sa pratique de la médecine traditionnelle. Elle possède une connaissance intime de l’interrelation entre tous les êtres vivants, et travaille sans relâche au renforcement et à la prospérité de peuples et de communautés autochtones », affirme Kimberly Fairman, directrice générale de l’Institut de recherche en santé circumpolaire, organisation communautaire située à Yellowknife.
L’Aînée Blondin assure la fonction de conseillère auprès des Aînés à l’Institut de recherche en santé circumpolaire et à l’Université de l’Alberta. Elle est membre du programme Environnement réseau pour la recherche sur la santé des Autochtones, qui renforce les capacités en recherche des communautés autochtones des Territoires du Nord-Ouest.
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