Prix du leadership décerné à des médecins en début de carrière pour leur travail interdisciplinaire, leur mentorat et leur engagement exceptionnels

Par leur sens de l’innovation et du leadership sans pareil, les lauréats et la lauréate du Prix du leadership pour les médecins en début de carrière 2024 du Collège royal contribuent au changement et à l’amélioration des soins dans leur spécialité. Chaque année, ce prix souligne l’esprit d’initiative, le service, l’innovation ou le leadership exceptionnels de trois membres du Collège royal, au cours de leurs sept premières années d’exercice autonome dans le domaine des pratiques professionnelles et des soins aux patients et patientes; de la formation médicale et du développement professionnel continu; et des politiques et systèmes de santé.

Voici le palmarès de 2024 : 


    Promouvoir une approche interdisciplinaire pour améliorer le traitement de la santé mentale et des troubles addictifs

    Le Dr Venkat Bhat est le lauréat du Prix du leadership pour les médecins en début de carrière du Collège royal 2024 – Pratique professionnelle et soins aux patients et patientes.

    Dr Venkat Bhat

    Le Dr Venkat Bhat (photo soumise)

    Venkat Bhat, M.D., FRCPC, M. Sc., est un psychiatre dont les recherches améliorent la vie des personnes atteintes d’un trouble mental réfractaire au traitement (TMRT) en Ontario et ailleurs au Canada.

    « J’essaie de comprendre de nouvelles choses et de transformer la vie des gens qui vivent avec des enjeux associés à la santé mentale, particulièrement en ce qui touche les TMRT », explique-t-il.

    Le Dr Bhat a mis sur pied le programme de psychiatrie d’intervention (IPP) de l’Hôpital St. Michael’s de Toronto, qu’il dirige actuellement. Il a conçu les trois piliers de traitement de l’IPP : le recours aux anesthésiants hors indication, la neurostimulation et les thérapies numériques. 

    En matière de TMRT, il préconise une approche interdisciplinaire, comme en témoigne le réseau au sein du programme, composé de membres de la communauté étudiante et du corps enseignant de tout un éventail de disciplines (des sciences sociales au génie).

    « À l’intersection des disciplines naissent de nouvelles connaissances, explique-t-il. Lorsqu’on essaie de comprendre l’expérience humaine, le travail multidisciplinaire est particulièrement important. »

    Sur le plan de la thérapeutique, l’IPP a pour objectif d’accroître l’accessibilité aux traitements, comme l’administration de kétamine, dans les hôpitaux publics. « Nous voulions que ces nouveaux traitements, lorsqu’ils sont étayés par des données probantes, soient offerts dans les hôpitaux publics. Nous souhaitons faire valoir le bien-fondé de leur accessibilité à grande échelle. » 

    Depuis le lancement de l’IPP en 2021, plus de 600 patientes et patients ont reçu de la kétamine par voie intraveineuse, traitement qui leur était jusque-là inaccessible.

    Le Dr Bhat a également créé le groupe d’interventions numériques et de renseignements (DiiG), un programme clinique et de recherche maintenant présent aux quatre coins du pays. Le DiiG met au point des thérapies numériques essentielles à l’intention des prestataires de soins de santé, des secouristes, des fonctionnaires du gouvernement fédéral et des communautés autochtones qui doivent intervenir lorsqu’il y a une composante de santé mentale.  

    Depuis janvier 2020, le programme de recherche du Dr Bhat a permis d’obtenir 34 millions de dollars en subventions de fonctionnement, et deux millions de dollars en subventions pour la mise sur pied d’infrastructures. 

    « Le travail du Dr Bhat lors de la création de l’IPP interdisciplinaire est exemplaire. Il témoigne d’un énorme engagement professionnel et à l’égard de la santé, d’une judicieuse mobilisation des ressources à l’appui du changement et de soins novateurs, fruit de l’exploitation de technologies centrée sur les patients et patientes », affirme Michael Tibollo, ministre associé délégué à la Santé mentale et à la lutte contre les dépendances de l’Ontario.

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    Les innovations de cette leader transforment le programme de radiologie et suscitent l’intérêt des étudiantes

    La Dre Kathryn Darras est la lauréate du Prix du leadership pour les médecins en début de carrière du Collège royal 2024 – Formation médicale et développement professionnel continu.

    Dre Kathryn Darras

    La Dre Kathryn E. Darras (photo soumise)

    Radiologiste et nucléiste à l’Hôpital général de Vancouver et professeure clinique adjointe à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), Kathryn E. Darras, M.D., FRCPC, est largement reconnue par ses collègues comme une enseignante, une mentore, une leader et un modèle exceptionnels en formation médicale. Directrice du programme de résidence en médecine nucléaire, elle dirige également la formation prédoctorale en radiologie de l’UBC. 

    « Malgré la quantité de programmes qu’offre l’UBC, cette directrice de programme exemplaire a su se distinguer », affirme Sonia Butterworth, M.D., FRCPC, vice-doyenne aux études médicales postdoctorales à l’UBC. « [En tant que directrice du programme de médecine nucléaire,] elle incarne toutes les qualités que nous nous efforçons de transmettre à notre communauté résidente : son approche est authentique, et son expertise, sa curiosité, sa diligence, sa disposition à collaborer, son humilité, sa créativité, sa communication consciencieuse, son sens des responsabilités et son professionnalisme dépassent les attentes. »

    Parmi les innovations de la Dre Darras, notons l’application primée pour l’enseignement de la radiologie de l’UBC, l’un des programmes mobiles à code source ouvert les plus utilisés au monde en radiologie. Du reste, cet outil a été agréé et donne droit à 27 crédits MainPro de niveau 3. Des centaines de milliers de personnes y ont recours.   

    La Dre Darras a également transformé l’enseignement prédoctoral à l’UBC en intégrant au programme d’études le tableau de visualisation de l’anatomie.  

    « L’UBC a été la première école de médecine canadienne à utiliser cette technologie, affirme le radiologiste Bruce B. Forster, M.D., FRCPC, et la Dre Darras a dirigé des études scientifiques pour en vérifier le bien-fondé sur le plan pédagogique. Elle a présenté ce travail à des conférences internationales et l’a publié dans des revues évaluées par des pairs, en plus de l’intégrer à sa thèse de doctorat en éducation de l’Université de Maastricht. »

    La Dre Darras a agi à titre de mentore auprès de dizaines de membres de la communauté étudiante en médecine, et a appuyé la création de MI-RADS, une initiative visant à promouvoir l’intérêt pour la radiologie chez les étudiantes en médecine.

    « L’engagement de la Dre Darras à l’égard des programmes de radiologie et de médecine nucléaire est exemplaire, affirme le Dr Forster. Elle a renouvelé le programme de médecine nucléaire de l’UBC, notamment en créant un club de lecture international en collaboration avec l’Université Stanford. Elle a par ailleurs recruté des membres du corps professoral à l’échelle du Canada et organisé une demi-journée universitaire nationale, courue par la communauté résidente de partout au Canada. »

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    Réclamer des changements stratégiques pour améliorer les soins de santé offerts aux populations vulnérables

    Le Dr David Campbell est le lauréat du Prix du leadership pour les médecins en début de carrière du Collège royal 2024 – Politiques et systèmes de santé.

    Dr David Campbell

    Le Dr David Campbell (photo soumise)

    David Campbell, M.D., FRCPC, Ph. D, est un interniste surspécialisé en endocrinologie et métabolisme. Il a également suivi une formation avancée en recherche sur les services de santé. Son programme de recherche novateur permet de définir des changements aux systèmes de santé et aux politiques connexes, puis d’en faire la promotion afin d’améliorer la santé des personnes diabétiques les plus vulnérables, en particulier celles qui n’ont pas de logement ou qui éprouvent des difficultés financières. 

    Actuellement professeur agrégé à l’École de médecine Cumming de l’Université de Calgary, son intérêt pour les patients et patientes vulnérables tire son origine dans ses études universitaires de premier et deuxième cycles en anthropologie. Durant ce parcours, il s’est rendu en Haïti à maintes reprises et s’est familiarisé avec les populations les plus vulnérables du pays. 

    « J’ai eu un énorme coup de cœur pour ces gens, qui voyaient le monde d’une façon très différente de celle que j’avais connue dans ma jeunesse. Leurs épreuves et leurs expériences différaient fondamentalement de ce à quoi j’avais été exposé jusque-là, confie le Dr Campbell. Ça m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, en particulier sur l’idée de justice et d’injustice sociales. »

    La thèse du Dr Campbell portait sur les patients et patientes aux prises avec des difficultés financières et les solutions sur le plan des politiques en santé et des interventions systémiques. Dans le cadre de son doctorat, il a codirigé un essai randomisé auprès de 5000 personnes – l’étude ACCESS – qui évaluait les répercussions de la gratuité des médicaments et/ou du soutien à l’autogestion pour les personnes âgées à faible revenu. 

    Depuis 2021, le Dr Campbell a obtenu 11 subventions des Instituts de recherche en santé du Canada à titre de chercheur principal, la plupart pour des projets relatifs aux politiques de la santé et aux systèmes de santé.

    Ses travaux de recherche actuels comprennent une vaste étude visant à déterminer si une nouvelle application pour téléphone intelligent, qu’il a mise au point avec des collègues et des patients et patientes partenaires, peut prévenir les complications médicamenteuses pendant un épisode aigu d’une maladie chronique. 

    Il met également en œuvre et évalue un programme mobile de soins diabétiques pour mieux servir les populations vulnérables du sud de l’Alberta. « Nous avons tenté de centraliser tous les soins diabétiques spécialisés dont une personne pourrait avoir besoin à un seul endroit, que nous pouvons déplacer dans la ville, explique-t-il. Nous nous concentrons sur les quartiers de la ville où le fardeau social est le plus lourd et où les services habituels ne comblent pas les besoins. »

    « Chacune de ces études met en évidence l’engagement du Dr Campbell à l’égard de l’amélioration des résultats en santé chez les personnes désavantagées sur le plan social, ainsi que sa réflexion novatrice sur les modes de prestation de soins de santé chez ces populations particulières », affirme Braden Manns, M.D., FRCPC, professeur en économie de la santé à l’École Cumming.

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